Une ferme urbaine en façade de ville

Longeant la rue des Entrepreneurs, en bordure de l’A86, la ferme urbaine de Colombes occupe le nord de l’îlot Magellan, en articulation directe avec le nouveau quartier d’habitation.
D’une longueur de 130 mètres pour 12 mètres de large, elle forme une façade productive, faisant écran aux nuisances autoroutières et affirmant une présence fertile en entrée de ville.
Son gabarit est ponctué de transparences sur les jardins privatifs et d’un passage urbain traversant de 10 mètres, reliant la rue au parc.

Un programme agricole, commercial et ouvert

Le bâtiment associe trois niveaux programmatiques :
– un socle actif à rez-de-chaussée, ouvert au public, accueillant un café-restaurant, un point de vente et des espaces liés à l’agriculture urbaine,
– un premier étage dédié à la production de spiruline fraîche,
– des étages supérieurs occupés par des serres hydroponiques et aquaponiques.
Conçu comme un espace flexible, le rez-de-chaussée peut accueillir, selon les besoins, des activités complémentaires : ateliers, événements, marchés ou animations agricoles.

Une insertion architecturale en dialogue avec le site

La forme du bâtiment répond à la configuration linéaire de la parcelle et à son environnement. Son orientation nord-ouest / sud-est permet de filtrer les nuisances côté autoroute et de s’ouvrir vers les logements au sud.
Le projet assume une double composition :
– un socle béton poteau-poutre, rationnel et économique (trame 3,6 x 6 m),
– une structure métallique en surplomb, support des serres chapelles.
La volumétrie s’adapte aux usages : 25 mètres de haut au faîtage pour la serre principale, 20 mètres pour les deux serres centrales, 22 mètres pour la plus à l’est.
Le socle monolithique, en dialogue avec la bretelle d’autoroute voisine, intègre des retraits d’accès, des vues traversantes et un passage central. Les serres, plus légères et transparentes, offrent une façade vivante et productive sur le quartier résidentiel.

Une architecture fonctionnelle et rationnelle

Le projet est pensé comme un bâtiment-outil, à la fois rationnel, flexible et ergonomique, dans la continuité du langage industriel.
Les trames structurelles et de façade sont coordonnées, avec :
– une trame serriste de 90 cm en toiture,
– des pas d’étage modulés de 120 à 180 cm selon les niveaux.
Ce dessin unifié permet d’organiser les flux de manière optimale : allées logistiques, liaisons courtes, zones de manœuvre. Tous les accès s’effectuent depuis la rue des Entrepreneurs :
– au centre, l’entrée publique et le commerce, depuis la place aménagée à l’angle avec le boulevard de Valmy,
– à l’est, les accès de service et de livraison pour l’exploitation maraîchère.

Une productivité ambitieuse portée par l’innovation

Pensée comme un modèle de ferme urbaine intensive, la production agricole est confiée à deux acteurs spécialisés : Nutreets (aquaponie) et Algorapolis (spiruline).
La productivité attendue est 6 à 8 fois supérieure aux serres traditionnelles, avec une qualité gustative et nutritionnelle renforcée.
Cette ambition productive repose sur des procédés innovants, dans un bâtiment optimisé pour les usages agricoles, adaptable dans le temps, et inscrit dans une logique de performance durable.

Une architecture habitée, intégrée et fédératrice

La composition architecturale conjugue sobriété, technicité et lisibilité de l’usage. Elle fait le lien entre infrastructures autoroutières, tissu résidentiel et dynamiques agricoles.
La ferme urbaine ne s’ajoute pas au quartier : elle en fait partie. Par sa position, sa forme et son programme, elle crée un véritable lieu de vie, ouvert aux habitants du quartier comme aux Colombien.ne.s.
Les "hautes serres" incarnent une ville en transition, productive, inclusive, et tournée vers un modèle d’urbanité plus fertile et plus responsable.