Les enjeux urbains

Le projet s’inscrit dans une figure d’îlot ouverte, au sein d’un triangle équilatéral, en dialogue avec le cœur paysager de la ZAC destiné à accueillir une ferme urbaine.
Le Square Morbihan, ouvert sur la ville, se déploie comme un espace habité et pédagogique, en lien direct avec cette vocation agricole.
Le dispositif urbain s’organise par plans séquences, depuis la rue de Surville jusqu’à la ferme, dans un jeu d’épannelages progressifs assurant la continuité de la ligne de ciel.
La composition générale s’apparente à une oasis urbaine, où verticalité, failles et toitures en pente réinterprètent, dans une écriture contemporaine, les formes d’une ville organique et vernaculaire.

Une urbanité champêtre

Inspirée d’un esprit de village, la composition articule de petites unités bâties par des jeux de retraits et d’ouvertures sur la ville, le paysage et l’océan.
Le projet tisse un lien fort avec le voisinage par des « rotules » qui ouvrent les perspectives et mettent en scène le cœur d’îlot paysager, invitant les usagers à s’approprier les lieux.
Les façades, non linéaires, jouent de biais et de plis, introduisant des vues obliques et une grande variété de situations d’habiter.
La « rue-jardin », espace en pleine terre structurant l’îlot, organise des cheminements doux et distribue des usages disséminés dans le paysage : placette centrale, abris, bacs de culture, mobilier collectif…
Cette micro-centralité en belvédère constitue un lieu de rencontre et de fraîcheur, propice à la convivialité quotidienne.

Les dispositifs architecturaux

L’architecture décline les principes urbains dans un paysage construit poreux, inspiré de la construction vernaculaire mais résolument contemporain.
Les façades alternent pleins et vides, jeux d’ombres et élancements verticaux, dessinant une ligne de ciel fluide.
Le socle de parking, ajusté aux dévers naturels, organise les transitions public/privé, tandis que la « rue-jardin » dessert les logements.
Les coursives, fragmentées et réduites, évitent tout effet de galerie, et offrent aux logements des prolongements extérieurs appropriables.
La matérialité — bois, chaux, terre crue, ganivelles — affirme une écriture champêtre, économe et chaleureuse, renforcée par le rôle central de la lumière naturelle dans le projet.
Les logements traversants, dotés de loggias ou jardins d’hiver, bénéficient d’une ventilation naturelle, de vues généreuses et de dispositifs de transition (celliers, filtres) du public à l’intime.

Une intelligence constructive

Le projet repose sur une structure mixte bois-béton, associée à une isolation biosourcée (chanvre, fibre de bois) et à des matériaux naturels : bois, chaux-chanvre, terre crue.
La composition constructive est rationnelle : volumes superposés, trame réplicable, absence de porte-à-faux. Dans une logique de sobriété, le projet envisage la réutilisation partielle des fondations existantes, sous réserve d’un diagnostic structurel favorable.
L’ensemble vise une architecture à la fois économe, évolutive et ancrée dans une démarche environnementale exigeante.