Logements La Touraudière

Inscrit à l’est de la ZAC de la Touraudière, le projet s’implante en belvédère sur la ville de Pacé, à la lisière d’un futur parc agricole urbain. Il constitue l’un des premiers signes bâtis en relation directe avec les paysages bocagers environnants, articulant une frange habitée entre tissu pavillonnaire et horizon cultivé.

Habiter la lisière

La parcelle, en pente douce vers l’ouest, est bordée au nord et à l’est par une haie bocagère dense, ponctuée de grands arbres conservés. Cette situation en frange, à la fois en belvédère sur la ville et en retrait du grand paysage, structure la composition d’ensemble.
Aucun terrassement n’est réalisé sous les houppiers. Le terrain naturel est respecté, et les légers modelés de surface accompagnent l’écoulement gravitaire des eaux pluviales, conformément aux prescriptions environnementales de la ZAC.
Pensé comme un front habité face au grand paysage, le projet se compose de deux volumes distincts -une longère à R+2 et un plot à R+3- organisés autour d'un socle commun largement ouvert, en résonnance avec la trame végétale du site.

Deux figures, une écriture commune

Le projet se compose de deux entités architecturales distinctes mais complémentaires :
– au nord, un bâtiment en R+2, en transition douce avec les maisons existantes, développé en longueur et desservi par une coursive,
– au sud, un bâtiment en R+3, plus compact, en lien avec les futurs collectifs de la ZAC.
Ces deux volumes reposent sur un socle commun largement ouvert, dédié au stationnement et aux locaux partagés. Ce soubassement ajouré, structuré en béton et métal, est conçu pour accueillir des dispositifs végétalisables et ménager une porosité visuelle vers la haie bocagère.
Les coursives ne sont pas de simples circulations : elles filtrent les vues, rythment la façade, et instaurent une distance protectrice entre le collectif et l’intime. Les logements qui y prennent appui sont tous traversants, orientés est/ouest, avec des séjours prolongés par des loggias en surplomb sur le bocage, à l’abri des regards.
Le bâtiment plot s’organise autour d’un noyau central. Sa géométrie facettée, animée par des loggias d’angle, atténue la masse bâtie et multiplie les cadrages sur le paysage environnant.

Une écriture domestique et économe

Les deux volumes sont couverts par des toitures à deux pans en zinc à joints debout, affirmant une domesticité discrète dans ce contexte périurbain.
Le bâtiment plot accueille des panneaux photovoltaïque en toiture, dimensionnés pour couvrir au moins 20 % des consommations électriques hors chauffage et ECS, en cohérence avec les objectifs environnementaux de l’opération.
L’architecture affirme une expression mesurée, lisible dans la discrétion de ses dispositifs : descentes d’eaux pluviales intégrées, façades filtrantes, loggias généreusement dimensionnées.
Le projet repose sur une structure mixte : dalle et refends béton pour les rez-de-chaussée, ossature bois (FOB) et briques de terre cuite pour les étages. Ce choix permet un compromis optimal entre confort acoustique, perfomance thermique et gestion du risque incendie. En facade les matériaux sont choisis pour leur capacités à veillir avec élégance : enduit fin ton pierre, bardage bois naturel abrité dans les loggias, menuiseries coloris doux (grège), et toiture en zinc clair.
Le projet intègre par ailleurs une stratégie constructive rationnelle : les modules bois peuvent être préfabriqué et assemblés à sec, limitant la durée du chantier et ses nuisances.

Qualité d’usage et ancrage environnemental

Les logements, tous traversants et majoritairement bi ou tri-orientés, sont conçus pour offrir un confort d’usage optimal : grande luminosité naturelle, ventilation traversante, vues dégagées sur le bocage. Les grandes baies, les loggias et les espaces de rangement (extérieurs ou intérieurs selon la typologie) complètent des surfaces traversantes pensées pour l’adaptabilité et le confort d’usage.
Le traitement paysager vient prolonger le maillage végétal existant. Des haies composées d’essences variées – fleuries, caduques et persistantes – dessinent les limites de parcelle, renforçant les continuités écologiques.
Les mobilités douces sont encouragées par un local vélos généreux (127 m²), équipé de 43 emplacements dont 2 pour vélos cargos, et de bornes de recharge électrique. Le stationnement automobile est entièrement regroupé dans le socle, libérant la pleine terre et préservant un accès piéton apaisé aux halls.

Une architecture de l’équilibre

À la croisée des échelles du territoire et du quotidien, ce projet cherche à concilier densité et attention au vivant, compacité et ouverture, économie de moyens et générosité d’usage. En s’adossant à la lisière du futur parc, il affirme une posture sobre et engagée : habiter autrement, sans rompre les continuités du paysage ni les équilibres écologiques qui en dépendent.

En savoir plus

Infos projet

Maîtrise d’ouvrage :
NEOTOA
Lieu :
Pacé (35)
Équipe de conception :
ilimelgo (architecte)
Solab (BE fluide et thermique)
Ouest structure (BE structure)
Cabinet Lemonnier (économiste)
Mission :
Maîtrise d'oeuvre complète
Surface :
2050 m²
Coût des travaux :
N.C.
Phase/date :
PRO/DCE en cours