Bocage citadin - 178 logements
Si les bouleversements successifs et les temps incertains nous imposent indéniablement de changer de modèle, ils vont aussi nous conduire à bâtir une ville plus désirable et plus accueillante : la ville de demain. De nombreuses solutions existent déjà : à nous désormais de les mettre en oeuvre !
C’est dans cet esprit que nous avons abordé ce projet du Maxilot 4 du Bocage Citadin à Chantepie, qui concentre tous les enjeux de la ville contemporaine.
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Celui de répondre à l’objectif d’une métropole résiliente, innovante, en essayant de construire autrement, avec des acteurs locaux et expérimentés, et ainsi contribuer au rayonnement de l’opération à l’échelle métropolitaine !
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Celui de porter une architecture efficace et sobre, frugale et conviviale, qui prend en compte les contraintes acoustiques, le nécessaire besoin de lumière et le réchauffement climatique.
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Celui d’imaginer, à partir de la cellule du logement, l’habitat de demain, dans la conception des espaces (multi-orientation, ensoleillement, espace extérieur généreux, ventilation), dans leur modularité et dans leur flexibilité, pour faciliter le parcours résidentiel de ceux qui les habitent.
Projet urbain, paysager et architectural
Ce Maxilot à une position centrale car il se trouve à proximité de la future place mais surtout au coeur des 8 Maxilots créés. Il s’organise autour d’un coeur d’îlot végétalisé intimiste et de fraîcheur pour l’ensemble du quartier.
Tous les derniers niveaux des logements collectifs seront traités selon le principe de “maisons sur le toit”. L’architecture des bâtiments devra souligner les verticales en proposant des variations. L’habitat individuel sera traité avec sobriété, dans une écriture contemporaine.
L’individualisation du logement sera recherchée, et les logements devront disposer d’espaces extérieurs.
Au sujet du paysage, le coeur d’îlot devra comporter un corridor de biodiversité, des cheminements, des assises et un aménagement correspondant au thème de ce Maxilot : l’îlot de fraîcheur.
Le modelage du terrain est suggéré pour créer des zones de bassins afin d’assurer un rôle tampon en cas de crue et permettre le développement d’une faune et d’une flore aquatiques.
Le renforcement des trames vertes et bleues
La trame verte et bleue est l’un des engagements phare du Grenelle de l’Environnement pour maintenir ou reconstituer des réseaux d’échanges entre espèces animales et végétales et ainsi garantir leur préservation. C’est également un enjeu du SCOT du Pays de Rennes afin d’enrayer le déclin de la biodiversité : afin de prendre en compte le patrimoine naturel, l’infrastructure écologique devient un outil de l’aménagement des territoires.
En effet, le site se situe à proximité du réservoir hydrologique du Blosne et entre 3 Milieux Naturels d’Intérêts Écologiques ou Grands Ensembles Naturels :
→ le bocage Cesson Sud
→ la rivière du Blosne et affluents
→ la rivière du Blosne et le bois de Soeuvre
C’est un sujet également à l’échelle du site car ce sont bien les trames vertes, bleues et espaces publics qui ont organisé le quartier. Ici la question de la nature en ville et des perméabilités écologiques ville-campagne méritent une attention particulière, pour renforcer cette trame naturelle du territoire.
Connecter l'îlot, la trame et le parc paysager
Garantir la continuité paysagère du Blosne permet également d’élargir la placette et de la végétaliser. Définir et donner un réel statut à cette place permettra de qualifier l’entrée de ville, marquée par une place végétalisée participant au confort d’été des locaux d’activités exposés au sud et d’y renforcer les activités, tout en conservant les connexions naturelles du Blosne. C’est faire entrer la ville dans la nature, caractéristique qui contribue à la qualité de vie de Chantepie.
En parallèle, pour garantir un réel îlot de fraîcheur, il nous paraît important d’agrandir au maximum ce coeur d’îlot pour qu’il soit généreux et profitable à tous. Il doit être attractif, grâce à un traitement paysager fertile et luxuriant.
Les connexions à créer partent donc du coeur d’îlot vers cette place ; pour qu’il soit largement accessible, nous pensons qu’il est nécessaire d’assurer une franche connexion entre les Maxilots 3 et 4 grâce à un élargissement de la voie (dans la continuité de celle créée sur le Maxilot 3), mais aussi de travailler sur une rupture d’échelle le long de la voie à ce niveau. Les connexions nord/sud, et notamment vers le Maxilot 2, ainsi que la promenade le long du Blosne, seront également des atouts. Dès l’entrée du Maxilot 4 depuis le Maxilot 3, le regard se porte en direction de la place et se poursuit vers le parc paysager.
L'îlot de fraîcheur
La thématique du Maxilot 4 est celle de l’îlot de fraîcheur, dont l’objectif est d’atténuer les risques de surchauffes liées au changement climatique et l’effet de chaleur urbain. Les espaces d’eau, la densité végétale et la distribution du vent dominant sont donc des facteurs permettant de créer des îlots de fraîcheur.
Appliqués au Maxilot 4, les voitures restent en bordure de site, sans le traverser, pour éviter d’apporter chaleur et autres nuisances au sein de l’îlot. Construire au pourtour du site permet de dégager un îlot généreux, de créer une distance entre les bâtiments et minimiser ainsi les vis-à-vis entre voisins pour améliorer le confort et de gagner en porosité en créant un îlot ouvert, perméable, et traversé.
La pleine terre
L’urbanisation de l’îlot va assécher des sols qui sont peu riches en eau. Traiter les volumes et toitures en impluvium permettrait de ramener l’eau des toitures vers le centre de l’îlot. La composition de la terre indique qu’il sera nécessaire de constituer un sol en pleine terre d’épaisseur suffisante pour constituer un réservoir d’eau (sol éponge) et un substrat de qualité.
Le contexte bati
À l’est, le long de la rue du Pont au Boeuf, future avenue Charles de Gaulle, les constructions du Maxilot 2 s’élèvent à R+3, et le dernier étage est composé par des “maisons sur le toit”, avec une alternance de toitures à deux pans et de toitures terrasses.
→ Dans le prolongement, le PB11 s'inscrit dans ces gabarits pour marquer l’entrée de ville, souligner la rue et permettre de protéger le coeur d’îlot.
Au nord, le long de la rue Robert Schuman, des maisons individuelles sont en construction, avec un retrait sur rue (jardins sur rue, au sud). Ces maisons sont perpendiculaires à la traversée urbaine.
→ Au nord du PB 10 et du PB11, une décroissance d’échelle nous semble importante pour assurer la transition avec les maisons du Maxilot 2, alors que les angles des rues (Pont au Boeuf et Louise Weiss) sont marqués par des gabarits plus importants (R+2+A).
À l'ouest,le long de la rue Louise Weiss, les bâtiments du Maxilot 3 sont projetés à R+4, constituant un front de rue continu avec quelques interruptions notamment l’axe menant vers le Maxilot 4, ainsi que des retraits de façades et jeux de toitures qui redécomposent le volume.
→ Notre proposition conserve un front bâti qui répond aux constructions du Maxilot 3 à R+2+A, tout en abaissant les gabarits grâce à une rupture d’échelle au centre (R+1+A).
Au sud, le long de la rue Alcide de Gasperi, entre le PB9 et le PB10, l’échelle est abaissée à celle des maisons individuelles sauf sur l’angle qui fait la transition avec le Maxilot 3.
→ Les maisons individuelles sont prolongées sur le PB9 pour conserver cette échelle, et côté PB10, les constructions s'ouvrent vers le centre afin de faire le lien entre le PB9 et le PB10.
Dispositions préférentielles
Les venelles entre les bâtiments permettent de conférer à l’îlot une certaine porosité qui invite les habitants du quartier à le traverser.
Les maisons sont localisées majoritairement sur le PB9, ce qui leur permet des vues dégagées vers le sud et vers le Blosne, dans le prolongement des maisons individuelles du Maxilot 3.
Les 6 autres maisons sont localisées entre la traversée urbaine et le Maxilot 2, pour que leurs jardins soient orientés au sud / sud-ouest et qu’il y ait le moins de vis-à-vis possible avec le collectif.
En outre, cela confère une échelle domestique et agréable à la traversée urbaine et d’abaisser les échelles en coeur d’îlot (entre le PB10 et le PB11). Le bâtiment accueillant le logement participatif se trouve au croisement des Maxilots 3 et 4, entre les axes est/ouest et véritablement en coeur d’îlot. Il se distingue car il dispose d’un étage de moins, ce qui permet de rythmer la rue et d’augmenter la porosité au niveau de cette connexion.
Les locaux d’activités sont situés au niveau de la placette, au sein du PB11 et du PB10B.
Infos projet
Maîtrise d’ouvrage :
Lamotte
Lieu :
Chantepie (35)
Équipe de conception :
ilimelgo (architecte urbaniste)
Lamotte (promoteur)
Coop de construction (promoteur)
Courtoisie urbaine (AMO)
Archipel habitat (bailleur)
origami (paysagiste)
SoLab (BE ingénierie)
Agronergy (BE énergie renouvelable)
La briquetterie solidaire (association spécialisée sur la terre et la fabrication en terre crue)
Phase/date :
Candidature 2022